Fdy Phenomen
Publié le 12 Août 1977
De son vrai nom Fabrice Delvin, Fdy Phenomen est né le 12 août 1977 à Rouen (Seine-maritime). Il grandi entre la Martinique et la banlieue parisienne. A l’origine membre des Rimeurs à Gage (avec JM Dee, Fouta Barge, Moci et Disiz la Peste), Fdy Phenomen part en solo lorsque le groupe se disloque. Il écume compilations Homecore, Première Classe 1 & 2, BOSS, Mission Suicide, L’univers des lascars, Hexagone 2001, Yamakasi), featurings (« Black Mama » de Lady Laistee, « Hier, aujourd’hui, demain » de 3ème Œil) et mixtapes (notamment celles de Poska, Kost, James, Smoke ou Rimsland). De son côté, il prend le temps de sortir ses propres maxis (Tous du même sexe / Pourquoi je prends le mic, 0 x 0 = 1 / Problème cardiaque, Ma logik / J’gagne tant que j’respire), apportant à chaque fois une touche personnelle, à défaut d’être unanimement appréciée. Il se fait connaitre pour son flow nonchalant et ses images choc début des années 2000.
Signé chez Secteur Ä Miziks en 2002, il y sort son premier album, Ça d’vait arriver. John Boya, responsable de la majeure partie des instrus, semble avoir privilégié les boucles simple tout au long de cet album. Mais le son est assez froid et laisse entrevoir trop distinctement la volonté qui a accompagné la construction de chaque morceau. En dépit des trois perles distillées par Ol’Tenzano (‘Ghett’ Set’, ‘Interlude respect’ et ‘Blacko mobil’), l’album pêche par un manque de profondeur musicale et d’adéquation au flow de Fdy. Cela s’avère doublement nuisant puisque les textes qui, loin d’être subtilement mis en avant par un soutien solide, passent trop rapidement à la trappe. Et c’est d’ailleurs d’autant plus regrettable lorsqu’on aperçoit, par bribes, le potentiel de Fdy. Ainsi, ‘Trop près’ constitue une excellente surprise. Sur des sonorités douces, Fdy entame une complainte humble, brièvement accompagné au refrain par une chorale discrète, pour décrire un avenir perdu d’avance. De même, ‘Interlude respect’ en dit long sur l’engagement de Fdy et l’importance qu’il attache aux racines et au devoir de mémoire. Au lieu de façonner un hit sur la meilleure instru de l’album, il l’utilise en se contentant de mettre en scène une série de mises à mort : « Présenteeeez armes ! Ibrahim… Feu ! Ousman… Feu ! Amadou… Feu ! Makomé… Feu ! Fela… Feu ! » , dans lesquelles on reconnaîtra Ibrahim Ali, Amadou Diallo, Omar « Ousman » Rabeh, Makomé M’Bowole et Fela Kuti. Or, cette dernière exécution est un hommage aux épreuves subies par Fela Kuti, le chanteur nigérian méconnu du public européen. Malheureusement, loin de faire honneur à cet icone, Fdy ne convainc pas sur les autres titres. Pour un artiste considérant la revendication comme indissociable de sa musique, le discours peine à atteindre son but, du fait d’une trop grande dispersion, et laisse une légère impression de superficialité. Certaines phases atteignent leur but (« Ici, tout le monde a dit qu’il paierait la baraque à sa mère », « On fait des gosses sans croire à l’avenir, c’est ça l’génocide, à dire vrai », « Longtemps qu’on en parle, longtemps qu’on en perd : l’argent. Toujours, les noirs parlent de maille, personne s’en tire largement, donc autant faire c’qu’on a dit maintenant… Pourquoi baver sur l’autre salement ?« ) mais elles sont noyées dans un océan d’enchaînements difficiles à suivre. De plus, sur son album, Fdy, comme son ex-acolyte Disiz, multiplie les invitations d’artistes reconnus ou controversés pour son premier album. Mais les combinaisons ne fonctionnent pas. Côté rap, Joey Starr et Lino sortent des couplets à la hauteur de leurs prestations récentes, c’est-à-dire décevants. Ensuite, Gab’1, pourtant réputé pour ses featurings de choc, n’intervient que sur un refrain. Enfin, Crise en thème, groupe antillais du génial collectif Red Zone, affiche une prestation en dessous de leur précédentes apparitions. Côté ragga, Neg’Marrons gâchent un morceau tandis que Djama Keita sauve l’honneur. Dès lors, il est difficile de parler de réussite, en dépit de la présence de quelques passages remarquables. Fdy a le mérite d’apposer un style personnel tout au long de l’album. Ca d’vait arriver comporte des raisons d’y revenir après plusieurs écoutes, malgré son inégalité. Mais ceux qui avaient été époustouflé par le maxi 0 x 0 = 1 et s’attendaient donc à un album imparable risquent d’être déçus.
Fdy Phenomen - Trop Près
Après 2 ans de tournée en France et à l'étranger, puis la sortie de sa mixtape "Le Charcutier" en 2006 avec des collègues comme Tandem ou Maj Trafyk, Fdy prend un temps pour sa famille, suite au déclin du label Secteur Ä.
C'est alors qu' il recroisera la route d' Eben, qu'il avait connu à l'époque de "Mission Suicide" (avec Lino et Sinik), qui produira l'essentiel de son second album "Qui peut tuer la rage d'un assassin?" édité chez Sony et Couleurs Music Publishing en 2011. Le titre de ce second opus résonne comme un appel à l'aide et une envie de tuer (musicalement).
L'étonnante collaboration avec Medhy Custos "Comme je suis" remet Fdy sur les planches du Zénith de Paris et du Bataclan. Dans la foulée, il est invité sur l'album de Joey Starr, ainsi que sur la tournée "Egomaniac Tour", pour une quinzaine de dates en France et en Europe en 2012. Cette tournée motive Fdy et DJ Phaxx à sortir la mixtape "The Prequel", regroupant freestyles et inédits, nés entre les concerts. Le projet sortira en digital et en physique fin 2013.
Fdy Phenomen - Viens pas me compliquer
La machine relancée Fdy Phenomen finalise son prochain album "Le Phenoméniste" prévu pour le premier trimestre 2015 et en a même profité pour enregistrer un projet avec TIWONY entre rap, reggae et autres sonorités inattendues.
"Le Phenoméniste" est l'occasion pour FDY de montrer toute l'étendue de son talent aux avertis et aux plus sceptiques ; flows inhabituels, sonorités indédites, authenticité et musicalité de ses rimes choc, pour raconter les paradoxes de nos vies. Le discours est vivant et positif mais surtout "Phenoméniste".
Il a notamment pu faire usage de ses talents lors de la réalisation de la B.O. de « Cannabis », une série de Arte, en 2016. Après la sortie de son Single « Nécessaire« , le rappeur revient nous exposer sa fameuse aisance au mic dans le clip de « Rien de Vous » réalisé par Welldone.
En 2018, Fdy Phenomen sort son EP « Flamboyant ».
Fdy Phenomen - Nécessaire
Fdy Phenomen - Rien de vous