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Kemmler - Finalement
5 octobre 2025

Kemmler - Finalement

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Kemmler s'impose aujourd'hui comme une voix incontournable de la chanson introspective française, reconnu pour son approche directe et poétique. À travers ses albums tels que "Rose", "Gris Cœur", "&Moi" et "Alain", il explore des thèmes universels : l'amour, l'amitié, les doutes et la résilience. Sa capacité à exprimer simplement des émotions complexes lui a valu de collaborer avec des artistes reconnus comme Mosimann, Youssoupha, Sofiane (Fianso), Kik, Chilla, A2H, Emma Peters, Loud ou encore Naë. 

Après avoir conquis son public avec "Alain” et sa tournée à guichets fermés, Kemmler revient en indé, libre, avec "Finalement", son nouvel album: L’histoire d’un homme devenu père, d’un fils qui a perdu le sien, d’un artiste qui reprend les rênes de sa vie et de sa carrière. Nourri par ses expériences personnelles, cette étape musicale marque une évolution intime faite de sincérité. 

En tournée à partir de novembre avec un final symbolique à La Cigale le 23 janvier 2026, Kemmler continue d'incarner un rap simple, authentique et proche des réalités humaines. Il invite son public à partager ses réflexions et ses émotions dans un échange humble et direct où chacun peut se reconnaître, puisant dans ses hauts et ses bas la matière pour toucher ceux qui, comme lui, ont su vaciller pour mieux se relever. 

1 : “Chaise vide”, c’est l’intro. J’ai toujours l’habitude de faire une intro rappée, sans refrain. J’avais envie de quelque chose de très mélodieux dans la prod. Un vrai piano-voix et du rap très brut et très droit. J’ai essayé de raconter pour qui je faisais cet album. Pour une multitude de gens. 

2 : “Si Un jour tu pars”. Quand je commence à avoir un crush pour quelqu’un, je suis toujours en décalé avec la personne concernée. Quand la fille se dit qu’elle aimerait bien être avec moi, moi, je n’en ai pas envie. Et réciproquement. Dans le morceau, je parle d’amour à contre-temps. Je chante ce décalage. 

3 : “Comme personne” Déjà, c’est le titre préféré de ma fille ! C’est pour ça qu’on lui a fait faire la pochette du single. C’est elle qui a écrit “comme personne”. Elle en est très fière. Sur ce titre, je raconte que je me sens toujours comme personne. Je pense qu’on est pas mal dans ce cas. Mais je me sens bien comme ça. 

4 : “Te regarder me taire” C’’est le focus track de l’album. C’est le dernier titre que j’ai écrit. Je crois que pour être amoureux, je dois être admiratif de la personne. La douceur, la sensibilité, la manière d’être passionnée, d’être profondément sincère, c’est ça qui me rend admiratif chez quelqu’un. J’ai l’impression que ces personnes-là ont un supplément d’âme. Et quand je suis admiratif, j’ai toujours l’impression que cette personne est plus intéressante que moi. D’où la phrase “je préfère te regarder et me taire”. 

5 : Dans “Pas Fait pour briller”, je raconte mon parcours en fait. Pour moi, la musique était cette chose intouchable, elle appartenait à une élite dont je ne faisais pas partie. Illégitime. J’ai beaucoup travaillé. Mais dès que je n’écris pas pendant une semaine, je me dis que je ne sais plus écrire. 

6 : “En français”. Je ne saurai pas l’expliquer mais j’avais ce besoin d’avoir une voix un peu hispanique, genre Amérique latine, sur un morceau. Et je voulais mettre quelque chose comme ça dans un refrain. Et j’ai construit textuellement le morceau autour de cette phrase : “Moi je sais que je t’aime, c’est tout ce que je sais”. C’est évidemment le morceau le plus festif du disque. Il y a encore un an, tu m’aurais dit que j’allais poser sur un truc bossa, je t’aurais dit “non”. Je me suis ouvert en vrai. Je pensais que les gens n’allaient pas comprendre ce titre mais en fait, ils l’ont adoré, sur scène, il cartonne, c’est le feu. Je suis surpris et ravi. 

7 : “700 jours sans toi”. Ça vient d’un film qui m’a marqué : 500 jours ensemble, avec Joseph Gordon-Levitt, un acteur que j’adore. Ouais, j’suis un mec de rom-com (rires). Je m’étais dit qu’un jour, j’écrirai un morceau avec le même titre. Je percute que ça fait pile 700 jours que je me suis séparé de la mère de ma fille. Et j’ai décidé de raconter ça. Ce manque après 700 jours d’absence... 

8 : “Si c’est toi”, c’est le premier single qu’on a sorti et qui a très bien marché. On était en séminaire avec Nazim. J’étais en train de regarder le match OM - Nantes, Nazim s’est mis au piano et a commencé à jouer. Et là, je lui dis : “attends, laisse-moi finir le match, garde ça, enregistre-le !”. Ça a été fluide de fou, j’ai écrit le texte direct et on a même filmé la session. Ce morceau raconte que quand c’est la bonne personne, tu n’as pas le choix en fait. Ce n’est pas toi qui décide dans ces moments-là... 

9 : “Peur de rien”. C’est un titre paradoxal parce que j’y énumère mes peurs en disant sur le refrain que je n’aurais peut-être pas les mots pour les expliquer à ma fille. Et que donc, par fierté, je lui dirais que j’ai peur de rien. 

10 : “J’sais pas”. Je dis que ce sont plus les gestes que les mots qui comptent. Quand j’aime, je suis capable de faire plein de
choses mais dire je t’aime reste difficile. C’est un terme que j’ai sacralisé je pense, que je ne dis qu’aux gens qui me sont le plus
chers, mes parents, ma fille... 

11 : “Famille - 1” Je l’ai écrit vraiment dans une période très forte de deuil. J’habite maintenant à Paris. Je suis voisin avec un ami, Mosimann, compositeur et DJ incroyable. Et un jour, il me dit : “descends, viens, on fait une chanson !” Il commence à jouer des accords et en fait, je me dis que c’est de ça dont j’ai envie de parler. C’était la première fois que je chialais en écrivant. C’était une expérience assez violente pour moi. J’ai mis le morceau de côté, j’avais besoin de temps pour le digérer. J’ai même gardé des petites imperfections parce que je voulais que ce titre, une déclaration à mon père, reste brut. 

12 : “Finalement”. C’est l’outro. Le dernier mot de l’album, c’est finalement. C’est à la fois un disque de deuil et de renouveau. Quand tu apprends à être papa et que tu perds le tien, tu es forcément chamboulé. 

Kemmler - Finalement

“La chaise vide sur la cover, c’est pour mon daron parti...” Les premiers mots du nouvel et cinquième album de Kemmler, “Finalement”, disent tout sans attendre. Comme son flow qui jongle entre asphyxie et viscéralité, le rappeur marseillais n’est pas là pour tergiverser, jouer au plus malin ou raconter une vie qui n’a jamais été la sienne. Non. Il raconte qui il est, ce qu’il ressent, mise à nu parfois vertigineuse, souvent bouleversante, où la vie et la mort progressent main dans la main. “Pourquoi ce titre ? Quand j’ai perdu mon père, j’ai eu l’impression que le monde s’arrêtait. 

Kemmler - Finalement

Qu’il n’y avait plus rien de possible et c’est quand je me suis remis à écrire pour cet album que je me suis dit que finalement, la vie continuait. Au cœur de ce mot, il y a les lettres A et L, les deux premières du prénom de mon père (il avait intitulait son précédent disque “Alain”). Et donc ça collait parfaitement à ce que je ressentais à ce moment-là... je pense que c’est le plus ouvert de mes albums. Je crois que j’ai toujours été plutôt triste dans ma façon d’écrire, je voulais démarrer un nouveau cycle. Mon dernier album était assez dramatique dans ses thèmes, je vivais il faut dire une période tellement compliquée entre la maladie de mon père et la séparation avec la mère de ma fille qu’il m’était difficile d’envisager de chanter des trucs joyeux. Mais finalement, ouais, la vie continue. Et je pense être devenu beaucoup plus émotif qu’avant. Par exemple, il m’arrive le matin de marcher et de me mettre à chialer sans raison ou l’autre jour, au mariage d’un ami, pendant le discours, pareil. Ça ne m’était jamais arrivé ce genre de choses. Plus jeune, j’étais quelqu’un de très très dur.

Kemmler - Finalement

Aujourd’hui, je parviens vraiment à sortir ce que je ressens, à l’assumer. Cette impression d’être en symbiose entre ce que je raconte et qui je suis. Pour la première fois. Ouais, la musique est complètement une catharsis. Quand j’ai commencé dans le rap en 2004, c’était complètement interdit de chanter et de raconter des trucs entre guillemets sentimentaux. C’était punchline, egotrip et basta. Je crois avoir trouvé ma voie (voix ?) grâce à ce compromis entre le fait de raconter des choses que je n’étais pas capable d’exprimer dans la vie et faire la musique que j’aimais. Je n’ai quasiment rien jeté sur cet album. Je savais exactement où je voulais aller et pourquoi je voulais faire ça. Je me suis lâché.” La phrase de Nietzsche que les rappeurs ont usé jusqu’à la corde, “ce qui ne te tue pas te rend plus fort”, résume à elle seule ce disque dense et à la générosité de combat. Le rap de Kemmler ne ressemble à aucun autre, c’est le sien. Identité non falsifiable. Un titre démarre à peine et on sait chez qui on a frappé. Kemmler s’est nourri autant
de la culture hip hop que de la chanson française, que sa mère écoute toujours avec amour. C’est pour cela qu’il écrit aussi pour les autres, loin du rap. Pour cela aussi que ses chansons caressent ou violentent les mots pour mieux esquisser l’existence dans toute sa complexité, ses paradoxes, sa beauté et ses trous noirs. Parce que chez Kemmler, difficile de se planquer. Il est là, au cœur des choses, avec simplement sa voix, ses mots qui n’usurpent jamais rien, qui regardent dans les yeux ce que nous sommes, un piano (sa première claque rap, c’est un concert de Kery James à Marseille, quand le rappeur avait interprété seul, au piano “28 décembre 1977”), quelques arrangements, dans un dépouillement qui en dit long sur sa capacité à affronter sa vérité. Son désir de ne pas tricher, de dépasser les gimmicks, de n’être que lui-même est assez impressionnant. Lui qui vit désormais entre Paris et Marseille (Paris, c’est le taf. Marseille, l’amour) a connu un autre bouleversement dans sa vie : l’indépendance artistique. Il a fondé sa propre structure et ce disque, à l’évidence, ressemble à une cure de jouvence, une renaissance salutaire, la première pierre d’un nouveau chapitre, loin des contraintes. 

Kemmler - Finalement

“Le premier album d’une nouvelle ère ? Complètement ! Déjà, le fait d’être indépendant, ça change tout. Tu travailles avec ta thune, les risques sont plus importants, les joies dans les victoires sont plus grandes et j’ai la chance de ne travailler qu’avec des gens que j’aime. Parce que quand tu pars sur un projet, tu as l’impression que c’est le projet de tout le monde, que tout le monde se bat autant que toi. Et ça change vraiment tout pour moi, je suis à l’aise quand je suis en studio, entouré de ceux que j’aime... je dirais qu’il y a plus de lumière que sur les précédents albums. Je suis devenu un père, un chef d’entreprise, tu commences à prendre conscience de celui que tu es, à comprendre que tu ne veux pas travestir ta passion pour quelque chose que tu n’as pas envie de faire. Avant, il m’est arrivé de faire ce que j’aimais le plus de la manière que j’aimais le moins. Là, aujourd’hui, je suis épanoui professionnellement. Je vais pas te faire le coup de l’album de la maturité (rires) mais en vrai de vrai, c’est un peu le cas. Je jongle entre la tournée, le studio, ma fille, écrire pour moi et pour les autres. Il y a 5 ans, tu m’aurais dit que je pouvais faire tout ça en même temps, je t’aurais répondu que c’était impossible... deux mois après le décès de mon père, je suis rentré sur Paris, en février 2025. On s’est retrouvé en studio et tout s’est fait en 6 semaines environ. Moi, j’écris toujours tout en studio. J’ai tous les jours la peur de la page blanche mais c’est ma façon de faire. Et la peur, ça me pousse à me dépasser, l’instinct de survie quoi... La différence, c’est qu’avant, je laissais les accords guider là où mes mots allaient et quels thèmes j’abordais. Là, quand je démarre un morceau, je sais ce que je veux aborder, je sais où je veux qu’aille la mélodie. Le deuil a joué un rôle évidemment. Maintenant, je sais vraiment ce que je veux, je ne veux plus me priver de rien, je veux faire un truc qui me ressemble avec les gens que j’aime. C’était fluide en studio avec mes amis.”

Il confesse penser à sa fille quand il écrit aujourd’hui. Sa plume assume les responsabilités inhérentes à la paternité. Et si elle ne craint pas de plonger dans le passé, même quand il est douloureux, elle regarde résolument vers l’avenir, plus forte, plus sûre d’elle-même. Alors que Kemmler raconte les derniers jours de son papa, la déchirure de perdre un père, à la terrasse d’un café parisien, des gens aux tables alentours rient, échangent, partagent, comme si de rien n’était. La mort et la vie intimement mêlées, toujours. Son disque, c’est exactement ça. Il croise les sentiments, déchire le voile de l’indicible pour respirer encore, il démontre que l’art empêche la poussière de recouvrir nos souvenirs et nos fantômes. Éternité. C’est autant poignant qu’intense. Beauté sans filet. Avec une lumière qui pointe tout au bout du tunnel. Finalement a comme synonyme pour tout dire. Un titre qui aurait aussi convenu à la perfection à ce disque plus fort que les ténèbres. 

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S
Sans aucun doute le meilleur rappeur de tous les temps 😀❤️🙏🏼
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S
Légendaire
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