Freeman – Mars Eyes
Publié le 28 Juin 2001
L'EP Mars Eyes de Freeman, sorti le 28 juin 2001 sur le label Delabel, marque une étape clé dans la carrière solo du rappeur marseillais, qui s’était auparavant illustré avec son premier album L'palais de justice (avec K-Rhyme le roi) et au sein du légendaire groupe IAM. Avec ce projet, Freeman s'affranchit de l'ombre de ses camarades pour explorer un univers plus personnel, mêlant introspection, militantisme et hommage à ses racines.
1 - Mars Eyes
2 - Y'a Plus D'règne
3 - L'histoire N'est Jamais Faite Featuring Faby
4 - P-I (Palestine - Israël)
5 - La Barème Featuring Akhenaton et Shurik'n
6 - Paradoxe
7 - Chant De Tir Featuring Faby
Phonographic Copyright ℗ – Delabel
Copyright © – Delabel
Distributed By Virgin France S.A.
Produced For Al-Chimy Management
Recorded At Studios Zgen
Mixed At Studios Zgen
Mastered At Translab
Pressed By EMI Uden
Glass Mastered At EMI Uden
Executive-Producer – Johan Pappacena
Graphic Design, Photography By Tous Des K
Management – Al-Chimy Management
Mastered By Alex Gopher (tracks: 2, 6) et JC Beaudon (tracks: 1, 3, 4, 5, 7)
Mixed By Philippe Amir et Philippe "Fifi" Beneytout
Producer – Akhenaton (tracks: 7), Akos (tracks: 3, 5), DJ Majestic (tracks: 1, 4, 6) et Sya Styles (tracks: 2)
Scratches – DJ Majestic (tracks: 1, 4, 6, 7) et Sya Styles (tracks: 2)
Points forts :
- Identité marseillaise affirmée : Dès les premiers morceaux, Mars Eyes plonge l’auditeur dans l’atmosphère unique de Marseille, avec des textes enracinés dans le quotidien de la cité phocéenne. Freeman parvient à rendre hommage à sa ville tout en adoptant une perspective universelle.
- Production musicale : L'album bénéficie d’une production solide, en grande partie assurée par DJ Majestic et d'autres membres de la sphère IAM. Les beats oscillent entre sonorités méditerranéennes, rythmes hip-hop classiques et quelques incursions dans des textures plus modernes pour l'époque.
- Engagement social et introspection : Les textes de Freeman abordent des thématiques variées, allant des inégalités sociales (L'histoire n'est jamais faite) aux réflexions philosophiques sur l'identité et la spiritualité (Mars Eyes). Cet équilibre entre engagement et introspection donne une profondeur particulière à l’album.
- Flow et diversité des invités : Freeman montre une maîtrise technique impressionnante, avec un flow posé et une diction impeccable. L'album bénéficie aussi de collaborations réussies, notamment avec des artistes proches de la scène marseillaise, renforçant l’esprit collectif de l’œuvre.
Points faibles
- Comparaison inévitable avec IAM : Bien que Mars Eyes soit un projet personnel, il reste difficile pour Freeman d’échapper à la comparaison avec les œuvres collectives d’IAM. Certains auditeurs pourraient trouver que l’album manque de l’ampleur et de l’impact des grands projets du groupe.
- Cohérence thématique : Si chaque morceau fonctionne individuellement, l’ensemble de l’album souffre parfois d’un léger manque de cohésion. Les transitions entre les morceaux introspectifs et ceux plus légers peuvent dérouter.
- Production datée : Certaines instrumentations, bien qu’efficaces à l’époque, peuvent sembler un peu vieillottes aujourd'hui, en comparaison avec l'évolution des standards de production.
Avec Mars Eyes, Freeman réussit un pari audacieux : affirmer son identité artistique en dehors d'IAM tout en restant fidèle à l’esprit de la scène marseillaise. Cet album, bien qu’imparfait, est un témoignage sincère d’un artiste qui se livre sans filtre, entre revendication et poésie. Un incontournable pour les amateurs de rap français des années 90, et une porte d’entrée intéressante pour découvrir une autre facette de la galaxie IAM.