OGB
Publié le 7 Avril 1977
De son vrai nom Samir Salah, OGB (Original Gros Bonhomme ou Original Gras du Bide) est né le 7 avril 1977 dans le 13ème arrondissement de Paris. Il grandi dans la cité Robespierre de Vitry-sur-Seine (Val de Marne) se voyait bien faire une révolution musicale, tels les N.W.A qu’il écoute en boucle. D’ailleurs, à l’époque, tout son quartier peut profiter de son amour immodéré pour le hip-hop qu’il diffuse à plein volume, toutes fenêtres ouvertes. Le mélomane collectionne les vinyles et mixe à volonté pour le plus grand bonheur de ses amis Rohff, Rim’K, AP’ et autres Mokobé qui balbutient alors leurs premières rimes dans sa chambre d’adolescent. Néanmoins, leur ami DJ tourne en rond derrière ses platines. OGB remise ses 33 tours et puis s’en va cracher des rimes sur le papier.
Armé d’un stylo, il évoque sans rancune les maux d’une société qui l’enferme dehors, décidé quoi qu’il en soit à y faire entrer le soleil. Son soleil. Celui de ses origines algériennes et de cet héritage africain qui donnera sa couleur au collectif de la Mafia K’1 Fry dont il fait partie depuis sa création en 1995 aux côtés de Kery James, Manu Key, le 113, Rohff, Karlito, Intouchable…. Cette association de bienfaiteurs aucunement menaçante pour la société donne naissance à de grands succès commerciaux sur lesquels on retrouve systématiquement OGB, de près ou de loin. Surtout sur scène où il s’illustre aux côtés de ses acolytes, pour s’imposer presque malgré lui comme l’un des meilleurs backeurs du rap français ; backeur ou C.S pour contrôleur scénique, comme il préfère se définir : « c’est très difficile pour un rappeur d’assurer un concert seul sur scène, au niveau du souffle et du rythme très soutenu. A force de rejoindre mes potes pour les appuyer vocalement sur les refrains, les débuts et fins de morceaux, j’en ai fait une spécialité qui m’a valu une certaine reconnaissance, c’est vrai ». Plus qu’une doublure vocale pour une musique en Haut Débit, OGB se révèle être toujours de bon conseil. Tel le consigliere du « Parrain » (un de ses films préférés), on le sollicite en studio pour trouver des idées, pousser la réflexion un peu plus loin. On le surnomme même « la conscience de la Mafia K’1 Fry ». Poète marié au bitume, OGB s’autorise aussi des clins d’œil à sa culture algérienne, comme en témoigne sa participation au titre de Rim’K du 113 « Tonton du Bled », sur lequel il pose les voix en arabe dont les fameux « léléla » ou « ouaouaoua ». Un grand succès commercial : qui s’en plaindrait ?! Comme le chantait un certain Daniel Balavoine, « il ne suffit pas d’être pauvre pour être honnête ». OGB n’hésiterait pas un instant à renouveler l’exploit si c’était à refaire... « Si c’était à refaire », titre de l’album de son comparse Kery James, vendu à 100 000 exemplaires et qui leur vaudra un passage mémorable sur les planches de l’Olympia en mars 2002. Après avoir partagé plus de dix ans de tournées, les deux MC ont développé une complicité scénique frappante qui atteindra son point d’orgue au Stade de France, avec la clôture du plus grand rassemblement Rap/R&B jamais organisé dans l’hexagone, le concert Urban Peace pour 60 000 personnes.
Quand, quelques années plus tard, Rim’K du 113 fait appel à OGB pour sa première tournée solo avec « Maghreb United », la magie opère à nouveau. Leur périple les mènera de Carthage à Bruxelles, en passant par Oujda, Sidi bel Abbés, Borj… pour finir enfin au « Zénith » de Paris, avec un concert de 2h30 face à 6000 personnes, accompagnés d’une quinzaine d’invités parmi les plus grandes voix du raï et du hip-hop. Un triomphe !
Si OGB participe à tous les opus de la Mafia K’1 Fry, qui deviendra en quatre projets une véritable machine de guerre, il s’ingénie également à promouvoir de jeunes inconnus : « je fais pour eux ce qu’on n’a pas fait pour moi ». Ainsi en 1999, il réunit artistes confirmés et débutants sur une compilation appelée « Vitry Club » en référence à son film de chevet de l’époque, « Fight Club » que le cinéphage a vu neuf fois. La rondelle se vendra à 12 000 exemplaires, joli succès d’estime dont s’enorgueillit volontiers OGB.
Touche à tout, le rappeur devient réalisateur en 2000 pour le premier album d’Intouchable (Dry, Demon one et L.a.s…R.I.P), « Les points sur les i ». Pendant leurs séances en studio, il enregistre son premier maxi, « Rap offensif » qui met enfin en relief son écriture double-face : virulante et street sur le titre éponyme du vinyle, posée et réfléchie sur « J’écris ». Produit et sorti en indépendant grâce au soutien de Popa Project (fondateur de la marque Mafia K’1 Fry et African Armure), le maxi atterrira pourtant dans quelques FNAC.
Après avoir fait le tour des compilations et autres mixtapes, en novembre 2005, OGB regroupe une décennie d’activité sur un street CD, « OGBest of Collector »
Enfin un an plus tard, son premier album solo « Enfermé dehors ».
OGB - Imagine toi
En juin 2007, l’opus rebaptisé « Combien savent » sera réédité avec en bonus 8 inédits, dont le désormais classique « Sans rancune ». Ce titre très touchant à l’écriture subtile est dédié à sa mère, partie avec son cœur le 4 février 1999. Le public s’empare avec gourmandise de ses rimes intelligentes et intelligibles, saluant sa « bonne gamberge » et sa maturité de ton. Bien que sorti en indépendant, sans aucune promotion nationale, sans rotation sur Skyrock et sans clip, l’album dépassera les 20 000 exemplaires.
OGB - Sans rancune
Acteur discret d’une série à succès, OGB passe à l’écriture de nouveaux épisodes. Entouré de L’Equipe, composée de ses « petits frangins » Salim et Diaf, il forme le combo Zitezitoune (huile d’olive en arrive) pour renouer avec le son des années 90, pour lui les meilleures années du rap. Cette collaboration, déjà remarquée sur l’album « Enfermé dehors » avec quatre prods et deux titres (« Poésie de la guerre » et « Murement réfléchi »), rebondira sur plusieurs projets : sous le nom « OGB L’Equipe », on retrouve les trois bonhommes sur « Opinion sur rue 3 », Réflexion R.I.P », « A visage découvert » ou encore « Niroshima 3 ». En octobre 2008, convaincu d’avoir enfin trouvé ses « petits-grands » (seuls quatre ans les séparent), OGB se lance avec eux sur un album commun logiquement baptisé « Esprit d’équipe », avec 17 titres dont 10 produits par Zitezitoune.
Plus de deux ans de silence se sont écoulés alors que s’annonce la sortie de son second album, « La mémoire ». Pour le premier extrait, OGB balancé sur le Net un clip innovant de ce titre, totalement tourné sur fond vert en 3D. On y découvre un nouvel OGB, évolutif et percutant, plus déterminé que jamais à faire passer le message. Cerise sur le gâteau : « Leader », un titre qui réunit deux grandes figures emblématiques du rap, Mafia K’1 Fry et IAM pour un moment hip hop historique. Le clip, réalisé par un des meilleurs réalisateurs français de la discipline Chris Macari, a été écrit par OGB et suscite déjà un raz de marée sur Internet. Après seulement deux extraits, OGB nous promet encore des surprises de taille. Ne perdez pas « La mémoire », l’album est dans les bacs!
OGB - La mémoire
Le 10 mai 2024, OGB revient cette fois ci avec le livre autobiographique intitulé Je suis venu me dire....